Dix-sept cent quatre-vingt-treize, à Paris
La place est noire de monde à midi
Sur une charrette elle avance sans espoir
Trahie par la foule, un triste exutoire
Les cheveux blanchis par l’angoisse
Et la robe rougie lorsqu’elle embrasse
Le sort bref, funèbre et éternel
Qui l’a emmenée, seule vers le ciel
Ces derniers mots, quelques regrets
Un pardon qui ne reste pas secret
Quand elle lui marche sur le pied
Fatalité sombre qu’elle doit expier
Je n’ai pas de mot pour ce drame
Pour le retrait de vie d’une femme
Mais qui sommes nous pour décider
Qui doit partir, qui doit rester ?
2020