Tu sais, je t’ai vu au premier jour
Tu n’étais pas beaucoup plus petit
Tu avais moins de cheveux, c’est sûr
Mais tu avais notre attention
J’ai attrapé ta main avec amour
Pour mettre tes petits doigts à l’abri
Je n’imaginais pas le futur
Je ne te voyais pas grand garçon.
Il y a quelques années déjà
J’ai croisé ta force de caractère
Autour d’une table, face au juge
Tu me tenais la main en cachette
On avait tout dit à l’avocat
On voulait gagner entre frères
Trouver chez maman le refuge
Ne pas s’enfuir de la planète
La suite n’a pas été facile
Je t’ai vu t’effondrer dans mes bras
Quand ton grand père s’en est allé
Sans t’avoir dit tous ses secrets
On est tous restés immobiles
Alors qu’il gisait sous son toit
Je n’ai pas su te réconforter
Tu fixais le cercueil qui partait
Aujourd’hui tu traverses les temps
Tu construis le puzzle de ta vie
Tu découvres les rires et les chansons
Les coups, les peines et les pleurs
Mais tu verras, on devient grand
À vouloir poursuivre ses envies
Il n’y a rien de mieux qu’une passion
Pour voir disparaître les peurs
Je n’étais pas le grand frère idéal
Avec mes drôles de crises d’angoisse
J’ai sûrement trop joué le rôle
Du paternel qui veut ton bien
Mais notre histoire n’est pas banale
Et ce malgré le temps qui passe
Quand chaque instant la mort te frôle
Tu crois que tu ne vis pour rien
Mais depuis toujours on se serre les coudes
Aucune entrave à la règle d’or
Et chaque jour je te découvre
Un peu plus fort que mes ambitions
Depuis toujours on se serre les coudes
Je veille sur toi même quand tu dors
Dans ce poème, mon coeur je t’ouvre
Et tous tes sens en grandissant.
2020