Sans parole depuis des années
Il ne donne plus de nouvelle.
Loin le temps des grands damnés
Enfant seul, consonne sans voyelle.
Ni lui, ni sa gorge nouée
Contre le silence ne se rebellent.
Entraînante, la chaleur de l’ennui
Solitude qui éclaire son âme
Importante, la douceur de la nuit
Lui qui ne connaît qu’une femme
Enfant de silence et de bruit
Ne connaît que la couleur du drame.
Cet humain, dont on ôte la chair
Est sûrement le plus démuni
Sans aucun souvenir, il erre
Insensible, comme puni.
Loin des autres, peu fier
Étranger aux familles unies
Nu, dénué de tout repère
C’est loin des siens qu’il surveille
Écoutant les avis experts,
Sublimes de sa merveille.
Il est tard et déjà il s’ennuie
L’heure est venue qu’il s’éveille.
Et malgré tous ses efforts
Niant encore sa faiblesse
Cet enfant, déjà grand et fort,
Est en proie à sa propre tristesse
Seul, il combat le silence d’or
Initié par ceux qui le délaissent.
Lointains, les souvenirs
Enfantins, les remords.
Nous faisons, pour le soutenir
Ce poème qui l’aide encore
Et peut amener à l’avenir
Sans nuance au réconfort.
2018