Il est fini ce temps si fin où se faufilaient sous les feuilles
Tes petits doigts qui d'un grand soin venaient effleurer ma peau
Il s'est enfui, bien éphémère, quand s'est levé le froid sur tes os
Mais son souvenir s'éternise et caresse le silence de ton œil
Cachés derrière cet arbre nu à se couvrir de la seule nature
Nous découvrions ce fruit fidèle à ceux qui osent le cueillir
Les feuilles d'automne gisaient sur des branches maigres à en mourir
Et nous faisions renaître la vie au rythme de nos lèvres mûres
Quand un tronc couché sur le flanc nous barrait la route au loin
Tu avançais sans un soupir, les yeux fermés et le pas décidé
Sans ne jamais les ouvrir, tu t'envolais au gré de ta légèreté
Et pour m'entraîner avec toi, tes doigts froids lacés dans les miens
Il est fini ce temps si simple où se faufilaient sous les feuilles
Tes petits mots, tes petits riens que je garde au creux de ma mémoire
Le temps a filé en douce quand nous nous sommes retournés au soir
Mais je laisse s'envoler les souvenirs qu'on laissait cachés sur le seuil.
2021